C’est la crise !
Tous les indicateurs sont dans le rouge, des travailleurs du monde entier sont les premières victimes de l’éclatement de la bulle financière, on en oublie même les crises écologique et alimentaire qui constituent pourtant de réelles menaces.
Pas de quoi se réjouir… et pourtant, je vous souhaite une merveilleuse année 2009 ! Face à ce système qui déraille, je suis persuadé que les relations entre amis, voisins, citoyens, du local au global, peuvent permettre de dessiner des alternatives créatives et crédibles. J’y peux rien : je suis optimiste !
Pour ma part, 2009 est l’année de tous les changements avec un projet d’installation en agriculture à Lauris (c’est où ? à 64 km au nord de Marseille). Et alors que l’État renfloue banques et industrie automobile à coup de milliards (pris sur les deniers publics), je vous invite à participer à ce projet, en y investissant votre temps, votre argent, dans l’optique d’un développement économique local, solidaire et écologique. À noter que pour la participation aux amap, nous prenons dès aujourd’hui les demandes de participation, sur Marseille centre ville et Rognes.
Voilà l’appel, ci-dessous. N’hésitez pas à le diffuser autour de vous, à vos proches, dans vos réseaux. Je suis bien sûr à votre disposition pour en discuter et j’attends vos conseils et remarques avec impatience. Rendez-vous sur cette page pour poursuivre la discussion.
Et en bas de la page, une mise à jours régulière concernant les suites de cet appel. Dernière mise à jours : décembre 2012.
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En 2006, à 30 ans, j’ai décidé d’écouter mes envies : pourquoi ne pas vivre à la campagne, du fruit du travail de la terre ? En 2009, j’ai déjà parcouru un bout du chemin vers cet horizon : un projet, devenu collectif, se concrétise.
Dès la décision prise, j’ai rencontré pas mal de paysans membres de la Confédération paysanne. J’ai pu, à leur contact, esquisser mon projet, le confronter à leur réalité. J’ai ensuite suivi une formation, de septembre 2007 à juin 2008, au Centre de formation agricole de Aix-Valabre et chez Jérôme, maraîcher bio. J’y ai obtenu le Brevet professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA).
Au cours de cette formation, j’ai eu la chance de rencontrer Valérie et Régine dont les projets ressemblaient au mien. Nous avons regroupé nos énergies pour élaborer un projet commun d’installation :
Une agriculture paysanne et écologique : ferme à taille humaine, grande diversité de culture, recherche d’autonomie, agriculture certifiée biologique. Nous produirons pour commencer une cinquantaine de légumes et fruits de saison et des œufs, distribués localement et en vente directe (marchés et AMAP)
Nous nous donnons comme objectifs de :
– Participer à la souveraineté alimentaire locale dans un processus de relocalisation de l’économie
– Créer des emplois pérennes par l’activité agricole
– Renforcer les liens de solidarité entre les habitants des espaces rural et urbain, entre habitants d’un même territoire, entre paysans
– Habiter et produire de manière écologique
Des terres maraîchères, situées à Lauris (Vaucluse), ont été acquises (33 000 €) par le GFA (Groupement Foncier Agricole) que j’ai constitué avec Valérie et dans lequel nous avons pu investir de l’épargne personnelle et familiale. Le GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) que nous constituons actuellement tous les trois, sera le bénéficiaire de ces terres.
Cette installation est prévue pour le premier mars prochain, afin de pouvoir proposer nos premières récoltes en juin.
En dehors de l’achat des terres, ma participation financière pour ce projet s’élève à 20 000 € (pour l’achat du matériel, l’aménagement du terrain). Ma motivation est entière, mais je n’ai pas cet argent en ma possession. L’emprunt bancaire est mon seul recours. Mais à travers cet appel, j’espère trouver ces moyens financiers localement auprès de personnes voulant donner une autre valeur à leur argent.
Il y a plusieurs moyens d’aider financièrement le lancement de notre GAEC et y consolider ma participation :
- Devenir membre d’une des amap qui s’engagera à nos côtés : cela nous permettra d’avoir des débouchés garantis et une trésorerie plus saine avec les paiements à l’avance.
- Vous pouvez également me consentir un prêt d’honneur, à taux zéro, et à remboursement progressif, dès 2010. Je ne connais personne susceptible de me prêter la totalité de la somme nécessaire, mais trois cents personnes qui m’avanceraient 100 € ou trente 1000 €, ou toute autre combinaison, permettraient d’atteindre le même objectif. Et même une petite somme aura alors son importance : imaginez que 10 personnes voulant envoyer chacune 50 € se disent que finalement ce n’est pas la peine pour une si petite somme, il manquera alors 500 €.
- Je compléterai avec un emprunt bancaire auprès de La Nef (www.lanef.com). Vous pourrez alors faire partie d’un cercle de garanties simples : vous vous portez caution pour la somme que vous voulez, votre responsabilité étant limitée.
Votre engagement, quel qu’il soit, compte. Votre engagement, mais aussi celui des personnes à qui vous en parlerez et qui voudront peut-être également encourager et accompagner cette installation.
Comme le rappelle avec sagesse Régine, « les petits ruisseaux forment les grandes rivières ».
Pour celles et ceux qui pourront donner de leur temps, plusieurs champs (c’est le cas de le dire) s’ouvriront à leurs compétences et à leur esprit créatif :
- Meccano géant (montage des serres tunnels), aménagement des lieux (toilettes sèches, cuisine d’été, cabanes et tentes traditionnelles…)
- Plantations, désherbage, récoltes…
- Communication, design graphique, site internet…
- Animation des groupes d’amap
- Organisation d’événements festifs, artistiques autour des jardins, etc, etc, etc.
Même si vous ne pouvez pas consacrer du temps et/ou de l’argent à mon installation, je serais heureux de recevoir vos encouragements, votre soutien. N’hésitez pas à diffuser cet appel auprès de vos proches !
Merci d’avoir lu jusqu’au bout ma requête. J’attends déjà avec impatience vos retours.
Fabrice, Marseille, le 18 janvier 2009
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Mise à jour 2012
Les Jardins de l’escapade, c’est une réalité humaine et économique depuis trois ans et demie. Je vous invite à visiter le site des Jardins et son blog pour en savoir plus, à défaut de venir nous rencontrer à Lauris ou au marché de la Canebière (plus d’info sur le site).
J’ai dû emprunter pour cette aventure :
- 13 000 € sur les 16 500 € nécessaires à l’achat du terrain des Jardins, auprès d’un proche, sous forme de prêt d’honneur. Prêt soldé en mai 2012.
- 12 000 € auprès de La Nef, sur les 21 000 nécessaires à l’achat du matériel, au taux de 3,5 %. 6566 € remboursés à la date du 15 décembre 2012 (mensualités de 168 €).
- 9 750 € pour dix prêts d’honneur, en complément du prêt de La Nef, pour le matériel. 4600 € remboursés d’ici fin octobre 2012.
Soit un total de 34 750 € prêtés et 24 166 € déjà remboursés.
Concernant les dix prêts d’honneur, la période de remboursement indiquée était de 2010 à 2015, sans autre précision. Les premiers remboursements effectués ont été dirigés vers les prêteurs qui ont exprimé un besoin en 2011. En 2010, la situation ne me permettait pas d’envisager de commencer à rembourser ces prêts alors que je remboursais déjà le prêt concernant le terrain et le prêt bancaire. En 2011, j’ai commencé à rembourser deux des prêts d’honneur. Maintenant, je peux continuer le remboursement des autres prêts d’honneur en fonction des besoins exprimés par les prêteurs, avec des mensualités moyennes de 100 €.
En 2012, le GFA Les Iscles marquise a acquit de nouvelles parcelles, pour un montant de 13 300 €. En tant qu’associé, j’ai dû apporter la moitié de ce montant et ai à nouveau fait appel à des prêts d’honneur, mais cette fois pour un montant de 1500 €, remboursable entre 2013 et 2018.
En 2011, le GAEC a atteint un seuil enfin satisfaisant de rentabilité avec le développement du marché de Marseille qui vient compenser le moindre développement des amap, bien que nous ayons créé un groupe à Lauris. Ce qui veut dire que pour un volume de production maîtrisé, nous pouvons enfin nous rémunérer chaque mois (1000 € net) et avoir en comptabilité un résultat positif que nous pourrons affecter à des investissements futurs. Investissements nécessaire pour rendre l’activité durable sur le long terme : équipements pour le tracteur, tracteur maraîcher, hangar de stockage, nouvelles serres, haies…
En 2012, nous continuons sur la lancée de 2011 mais nous aimerions avoir plus de temps pour développer de nouveaux projets : nouvelles cultures, recherche d’autonomie concernant la fertilité des sols, l’alimentation des poules, la production des plants et semences. Ceci passera notamment par des investissements concernant du matériel plus adapté, diminuant la pénibilité au travail, permettant de travailler plus vite et en sécurité. Nous avons arrêté le groupe amap de Marseille en raison du nombre insuffisant de partenaires face au coût de livraison mais comptons développer l’amap de Lauris en remplacement.
Fabrice, 2012, Lauris.